Quand on fait de la photographie, il y a des moments forts, tant dans une ville, dans un événement, que lors de « chasses » photographique dans la nature.
Et puis il y a des moments exceptionnels, comme ce jour-là, un moment de pur bonheur ou les kilomètres parcourus à pas feutrés payent, car si la finalité n'est pas la même, la traque elle est bien de l'ordre de la chasse.
Connaître le gibier, ses habitudes, les endroits le plus susceptible de les croiser, les horaires auxquels se manifestent le plus probablement les proies, bref, il faut avoir une bonne appréciation de la vie de l'animal traqué.
Hors en ce jour, un fait troublant me mit la puce à l'oreille se ce qui était en train de se jouer, alors que je me déplaçais dans le plus grand silence, ce qui affole les serpents ce sont surtout les vibrations, d'assez loin si le pas est pesant, puis la vision est l'odorat assez médiocre à longue distance et enfin le bruit qui conduit aux vibrations.
Donc ce jour-là à environ 5 ou 6 mètres de moi fuyait un serpent, assez étonnant vu mon déplacement habituel quand je suis dans cette posture de chasse (habituellement ils ne fuient pas avant que je sois à 2 mètres, parfois moins), mais comme le départ n'était pas violent, je me suis approché du lieu de fuite avec une attention redoublée sur ma discrétion, et, étonnamment, alors que j'étais passé devant, un deuxième départ dans mon dos, m’exaspéra quelque peu, deux serpents en quelques secondes à quelques mètres de distance (3 ou 4).
Immédiatement mes méninges me dirent qu'il y avait là quelque chose d'incongru, car deux couleuvres verte et jaunes (Hierophis viridiflavus) si prête l'une de l'autre a quelque chose d'anormale, surtout quand on sait que cette espèce n'est pas regardante sur ce qu'elle mange, et qu'un congénère fait un tout aussi bon repas qu'un rat, une belle sourit, un gros lézard et même une grenouille de belle taille, sauf qu'à cette période de l'année c'est la période des amours.
Et là je me suis dit l'affaire n'est pas terminée, si j'ai de la chance, donc un petit tour du champ, et retour au point de départ avec la grâce et la discrétion d'une libellule ( oui oooooh c'est bon!!!), environ 10 minutes, un quart d'heure après, et là, bingo ! Comme cela aurait dû se passer un peu avant, je tombe sur l'un des deux protagonistes, le mâle je pense ( oui j'ai décidé que le gros plus foncé massif au regard noir, serait le mâle).
Belle bête !!!!!On distingue la têteEn approche terminale je suis à un peu plus d'un mètre, et je fais quelques photos, pas terrible vu qu'il est masqué par les herbes, et que je ne vois pas bien comment il est positionné, et en insistant un peu lourdement approche à moins d'un mètre, je finis par le faire fuir, qu'importe, je repasserais plus tard.
Quelques heures plus tard, pendant lequel, je ne verrais pas d'autres serpents, je reviens pour rentrer au bercail, et là ! Au miracle ! Je retrouve nos tourtereaux dans une position qui ne laisse pas beaucoup de doute quant à la scène qui se joue devant moi.
Ils ont trouvé un coin abrité et ensoleillé, à l’abri du regard de la majorité d’éventuels troubles fêtes, il n'y a pas beaucoup de doutes pour moi, ayant par le passé observé des reproductions d’espèces exotiques en captivité, ils sont accouplés, bien sur, une photo montrant la partie « intéressante » du coït aurait levé tous les doutes, mais malgré ses manques de preuves je suis presque sûr, que l'affaire était en train de se faire.
"mâle""femelle"Après plusieurs dizaines de photos, je me suis éloigné, laissant les amoureux à leurs ébats, très calme et on imagine bien pourquoi.
N'ayant pas de pattes on comprend bien que des folles cavalcades sont proscrites, même si leurs pénis on dit hémipénis, pour les reptiles, ils en ont deux ( ééééh oui!), munis de crochets semi-rigide autorise quelques extravagances somme toute assez sages.
Ces photos, même si elles ne sont pas rares en vivariums restent exceptionnelles dans la nature, un coup de chance, certainement, mais aussi beaucoup d'observations, et de kilomètres dans des postures parfois intrigantes pour les passants.
Hierophis viridiflavus